Quand Winnie Vils se réveille, elle ne se sent plus la même. Elle ne sait pas si elle a dormi juste une nuit ou toute une vie. Elle vient de faire un rêve étrange et a rencontré des personnages fantasques et grotesques dont elle ne sait d’où ils viennent et pourquoi ils sont apparus. Mais était-ce vraiment un rêve ? Sans doute... et pourtant, la colère tempétueuse d’un air de Vivaldi, la complicité d’une folie de John Cage et la sensualité alarmante des poèmes de Joyce Mansour lui paraissent tout à fait réels ! Ces mondes musicaux et littéraires sont l’occasion pour Winnie de faire un grand voyage, une folle balade accompagnée de ses complices : Shakespeare, Poulenc, Barbara, Goliarda Sapienza, ... C’est avec eux que Winnie va chanter, rire, pleurer, crier, danser ; s’affirmer surtout et peut-être, au travers des dédales, se frayer un chemin et trouver du sens et de la douceur dans cette absurdité.
Once upon a time / Il était une fois
The world was round / Le monde était rond
And you could go on it / Et tu pouvais marcher dessus
Around and around / Autour encore et encore
Conception et jeu :
Juliette de Massy, soprano
Nina Lainville, comédienne
Bogdan Nesterenko, accordéon de concert
Cyril Viallon, mise en scène/chorégraphie
Dominique Bouillon, scénographie
François Decobert, lumières
Pour leur première création, Dédale ou la folle journée de Winnie Vils, les Ateliers Misuk nous prennent par la main et nous guident vers un paysage musical et théâtral éclectique et fort en émotions. Juliette et Nina au chant et à la comédie et Bogdan à l’accordéon nous emmènent, sans complexes, dans les mondes de J-S Bach, Monteverdi, Vivaldi ou bien John Cage en passant par les classiques de Shakespeare ou l’écriture feutrée de EE Cummings.
Ce trio refuse le soi-disant élitisme culturel, ils croient au partage, au faire-ensemble et veulent se plonger avec le public dans un pot commun d’expériences universelles : la paix d’une cantate de Bach, le rire et l’absurdité d’un chant parlé de Rebotier ou la nostalgie d’une chanson de Barbara.
Ces trois jeunes artistes essaient de vivre dans leur temps. Celui d’une planète cassée, pleine de doutes, de colères, de changements profonds et l’incertitude qui survient avec tout cela. Winnie est une femme qui nous représente toutes, tous. Elle est un miroir, un exutoire et ses reflets rayonnants ne sont pas radioactifs mais bienfaisants tant ils nous font voir/percevoir nos propres images en elle. Chacun tourne alors son propre regard sur soi pour voir mieux, regarder/réagir/agir peut-être sur l’extérieur.